Traduction de réunions tenues sur :

1ère épître aux  Thessaloniciens 3 & 4

Par Karl-Heinz Weber

1ère réunion : Lecture du chapitre 3 versets 1 à 13.

1 C’est pourquoi, n’y tenant plus, nous avons trouvé bon d’être laissés seuls à Athènes, 2 et nous avons envoyé Timothée, notre frère et compagnon d’œuvre sous Dieu dans l’évangile du Christ, pour vous affermir et vous encourager[1] touchant votre foi, 3 afin que nul ne soit ébranlé dans ces tribulations ; car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela. 4 Car aussi, quand nous étions auprès de vous, nous vous avons dit d’avance que nous aurions à subir des tribulations, comme cela est aussi arrivé, et comme vous le savez. 5 C’est pourquoi moi aussi, n’y tenant plus, j’ai envoyé afin de connaître [ce qui en était de] votre foi, de peur que le tentateur ne vous eût tentés, et que notre travail ne fût rendu vain.

6 Mais Timothée venant d’arriver de chez vous auprès de nous, et nous ayant apporté les bonnes nouvelles de votre foi et de votre amour, et [nous ayant dit] que vous gardez toujours un bon souvenir de nous, désirant ardemment de nous voir, comme nous aussi nous désirons vous voir ; 7 — c’est pourquoi, frères, nous avons été consolés à votre sujet par votre foi, dans toute notre nécessité et dans notre tribulation ; 8 car maintenant nous vivons, si vous tenez fermes dans le Seigneur. 9 Car comment pourrions-nous rendre à Dieu assez d’actions de grâces pour vous, pour toute la joie avec laquelle nous nous réjouissons à cause de vous devant notre Dieu, 10 priant nuit et jour très-instamment, pour que nous voyions votre visage et que nous suppléions à ce qui manque à votre foi !

11 Or que notre Dieu et Père lui-même, et notre seigneur Jésus, nous fraye le chemin auprès de vous ; 12 et quant à vous, que le Seigneur vous fasse abonder et surabonder en amour les uns envers les autres et envers tous, comme nous aussi envers vous, 13 pour affermir vos cœurs sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père en la venue de notre seigneur Jésus avec tous ses saints.

Lors de son deuxième voyage missionnaire, l’apôtre était passé à Thessalonique ; il y avait annoncé l’évangile pendant trois sabbats et nous sommes étonnés des progrès que ces jeunes âmes dans la foi avaient faits en si peu de temps.

Nous voyons à la fin du chapitre deux que l’apôtre avait souhaité leur rendre visite, mais il en avait été empêché par deux fois par Satan. Au début du chapitre trois, inquiet d’avoir entendu parler de la tribulation qu’ils subissaient, l’apôtre leur envoie Timothée. Dans Actes 17, nous lisons que Paul avait été persécuté à Thessalonique par les Juifs et s’était rendu à Bérée avec Silas et Timothée. Probablement, l’apôtre les avait laissés là et avait continué sa route seul jusqu’à Athènes . Son souci concernant ces jeunes croyants était tel qu’il leur envoie son compagnon d’œuvre pour connaître plus précisément leurs circonstances et avoir de leurs nouvelles concernant leur foi. A Corinthe où Timothée l’a rejoint, l’apôtre peut se réjouir des bonnes nouvelles qu’il rapporte, car il leur avait envoyé Timothée pour les encourager et les affermir touchant leur foi (v.2). C’est le propos de cette épitre : le retour de Timothée le pousse à écrire cette lettre.

Nous voyons que l’apôtre ne présentait pas simplement l’évangile à un endroit, puis continuait sa route, il continuait à prodiguer ses soins à ces jeunes croyants. Ce n’était pas seulement remplir son devoir d’évangélisation, il se sentait intimement liés à eux. C’est beau de voir ce lien entre le serviteur et les croyants, et aussi après son service. Nous pouvons nous appliquer ce principe : que nous ressentions ce lien les uns avec les autres dans notre marche commune.

Timothée était un compagnon d’œuvre sous Dieu (v.2) : il travaillait avec l’apôtre sous la direction de Dieu. Nous retrouvons cette expression dans 1 Cor.3 « nous sommes collaborateurs de Dieu et vous êtes le labourage ». L’évangile du Christ, ce n’est pas seulement l’annonce du salut aux pécheurs perdus, mais l’exposition de toutes les vérités chrétiennes. Et dans ce service, nous ne sommes pas seuls, nous avons des collaborateurs. C’est un encouragement pour le serviteur d’avoir d’autres à son côté qui travaillent avec lui sous la direction de Dieu.

Dans Marc 1, nous trouvons l’expression  «  évangile de Jésus Christ, le Fils de Dieu » c’est le contenu de l’évangile, il s’agit d’une personne, pas seulement d’une doctrine. Romains 1 remonte à l’origine « évangile de Dieu », Actes 24 « l’évangile de la grâce » présente le moyen par lequel nous entrons dans la jouissance, 1Timothée 1 « l’évangile de la gloire », c’est le but. L’évangile a donc une origine divine, céleste  et un but céleste. Dans Ephésiens 1 c’est « l’évangile de votre salut » et Ephésiens 6 « l’évangile de paix ».

Paul qui avait entendu parler de ces terribles tribulations souhaitait les affermir et les encourager. En quoi consistent cet affermissement et cette consolation ? Il faut réaliser ce que cela signifie de rester ferme dans la foi en subissant des persécutions exceptionnelles. Le mot « foi » revient plusieurs fois dans ces versets (v. 5, 6, 7 & 10). Cela signifie-t-il avoir une foi confiante ? Oui, nous savons que Dieu nous aidera à traverser ces tribulations, mais je pense que l’apôtre voulait diriger les regards des Thessaloniciens vers ce qui est devant eux. La foi saisit les choses invisibles et se les approprie. Nous marchons par la foi, non par la vue. En leur envoyant Timothée, l’apôtre voulait consoler les Thessaloniciens et détourner leurs regards des choses terrestres, visibles pour considérer les invisibles, la gloire du ciel où les tribulations seraient passées, où la souffrance serait oubliée, et voir la gloire du royaume au côté du vainqueur.

Dieu les a appelés à son propre royaume et à sa propre gloire (chap. 2 v. 12) : la foi saisit ces promesses et s’en empare, ce n’est pas une vérité théorique, il faut la vivre. Appliquons cet enseignement à notre temps : Dieu ne nous communique pas Ses pensées pour satisfaire notre curiosité, mais pour fortifier notre foi maintenant dans des temps de détresse et d’exercices, pour nous affermir. Nous ne subissons pas de persécutions de la part du monde comme les Thessaloniciens de ce temps-là, mais nous connaissons aussi des problèmes, des soucis. Je ne connais pas les circonstances particulières des frères et sœurs ici, mais je suis persuadé que ce soir, il y en a qui ont des problèmes divers : maladie, deuil, problèmes familiaux ou dans l’assemblée. Le Seigneur désire que nous dirigions nos regards en haut, que nous sortions de l’obscurité des soucis pour regarder en haut vers notre salut éternel avec le Seigneur.

Genèse 15 v. 2 nous en donne une belle illustration : Abraham dit à Dieu « je m’en vais sans enfants et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas ». Il n’a pas d’espérance, alors, Dieu le conduit dehors « regarde vers les cieux et compte les étoiles si tu peux les compter, ainsi sera ta semence ». C’est beau cette scène, chers frères et sœurs, le Seigneur veut aussi te sortir de cette nuit, des angoisses de ton cœur. Il te dit « ne regarde plus tes circonstances, lève les yeux en haut, compte les étoiles ». Et Abraham crut Dieu et cela lui fut compté à justice. Il prit Dieu au mot. Je sais que c’est vite dit et difficile à faire, mais le Seigneur nous donne l’encouragement et nous fait entrevoir le moment où toutes ces circonstances pénibles seront terminées.

Chers frères et sœurs, quand la foi est faible, les tribulations peuvent anéantir ce reste de foi. Paul le savait, c’est pourquoi il était inquiet et voulait les affermir. Un frère a fait cette comparaison : on ne doit pas utiliser la foi comme un objet qui sert tous les jours et plus il est utilisé, plus il s’use, mais elle doit ressembler à des muscles qui se fortifient plus on les utilise.  Nous avons pu en faire l’expérience : en des jours de détresse, des frères et sœurs ont pu glorifier le Seigneur par leur confiance et leur fidélité parce qu’ils ont regardé en haut et ont saisi les promesses par la foi, tandis que d’autres ont fait naufrage à cause de ces mêmes difficultés. Nous voyons ce danger chez les Thessaloniciens aussi dans la deuxième épitre. On en arrive à douter du Seigneur, de Son aide. Il est donc nécessaire de fortifier la foi.

Encore une pensée concernant la foi : si nous sommes à l’aise dans ce monde,  quand les choses de ce monde nous attirent et nous plaisent, il n’est pas difficile de croire, mais alors, la foi n’a pas beaucoup de signification pour nous. Mais si nous réalisons que le monde ne nous offre rien, qu’il est un désert, alors nous saisirons les choses célestes et éternelles et ainsi la foi sera fortifiée. Nous trouvons un parallèle à ceci dans les épitres à Smyrne et à Pergame dans Apocalypse 2. A Smyrne, les croyants ont expérimenté que le monde ne leur offre rien, ils sont éprouvés par la tribulation et tournent leurs regards vers les choses célestes. Pergame, par contre, se trouve bien dans le monde, elle habite là où est le trône de Satan, et les vérités célestes se perdent de plus en plus. C’est donc un enseignement très actuel pour nous.

Nous avons vu que Paul leur avait envoyé Timothée pour que personne ne soit ébranlé dans ces tribulations. Mais déjà lors de son passage auprès d’eux, l’apôtre les avait préparés à cela. « … quand nous étions auprès de vous, nous vous avons dit d’avance que nous aurions à subir des tribulations … » (v.4). Je pense que lors de la prédication de l’évangile, c’est un point important à aborder. On dit facilement qu’il faut se décider pour Jésus, que l’on doit croire, tout cela est vrai, mais il y a bien plus : il faut peser ce que cela coûte avant de se mettre au côté de Jésus de Nazareth, celui qui est méprisé. Quand l’évangéliste présente la joie, le bonheur de croire, il doit aussi annoncer que le mépris, l’inimitié du monde, la haine et la persécution en sont les conséquences. Quand nous nous tournons vers le Seigneur Jésus, cela implique la moquerie et le mépris et au bout du chemin le salut éternel, la gloire. N’est-il pas nécessaire de dire « si tu veux choisir le bonheur éternel à la fin, aujourd’hui tu auras le mépris pour partage » ? Le Seigneur lui-même l’a dit : « souvenez-vous de la parole que moi je vous ai dite, l’esclave n’est pas plus grand que son maître, s’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi » (Jean 15 v. 20). « … vous avez de la tribulation dans le monde … » (Jean 16 v. 33). Il est normal pour le chrétien d’aujourd’hui d’éprouver l’opposition et la haine du monde. Chers amis, ne l’oublions pas, c’est notre part. Dans notre temps de tolérance, on se moque et sourit avec condescendance de ceux qui suivent le méprisé. Le voisin incrédule, même s’il est gentil avec nous,  nous hait, parce qu’il hait le Seigneur Jésus et ceux qui Lui appartiennent. Ne nous méprenons pas en ce qui concerne le monde qui nous entoure, nous ne savons pas comment résistera notre foi si nous devions subir la tribulation comme les Thessaloniciens, mais nous ne devrions pas être étonnés, c’est la part du croyant aujourd’hui : c’est à travers la souffrance et la tribulation que l’on atteint la gloire et devrait nous encourager à garder la foi dans ces temps difficiles.

« … c’est pourquoi, n’y tenant plus, j’ai envoyé afin de connaître ce qui en était de votre foi, de peur que le tentateur ne vous eût tentés, et que notre travail ne fût rendu vain. » (v. 5). L’apôtre était impatient de connaître la situation des Thessaloniciens et leur avait envoyé Timothée. Il craignait qu’ils aient écouté la voix du tentateur, de Satan qui leur suggérait qu’ils étaient bien fous de suivre ce méprisé et de le reconnaître publiquement par le baptême. Comment être si naïfs, alors qu’il serait si facile de ne pas être persécutés : abjurer et ils auraient une vie sans détresses ni soucis.

Mais les Thessaloniciens, Paul l’apprendra au retour de Timothée, n’avaient pas cédé à la tentation, ce qui procura à l’apôtre une très grande joie. Retirons de ceci une application pratique pour notre temps. Nous pourrions aussi être tentés par de tels arguments et nous demander pourquoi aujourd’hui nous devrions  maintenir la vérité concernant Christ et Son assemblée, pourquoi insister qu’il y a un seul corps, que la sainteté sied à la maison de Dieu, que le mal ne peut être toléré au milieu des saints, pourquoi parler de séparation ? Ce serait plus simple d’être plus tolérants, on aurait moins de soucis en prenant les choses moins à cœur et en étant moins raide. N’est-ce pas ce que nous suggère aujourd’hui Satan ? Ah, que nous ne l’écoutions pas ! Maintenons ces vérités qui se perdent, même si le mépris et la moquerie doivent être notre part. Combien le Seigneur a souffert pour la vérité et la justice ! « Là où je suis, moi, là sera aussi mon serviteur »

Paul voulait que son travail parmi eux ne soit pas rendu vain. Cette expression se retrouve plusieurs fois dans les épitres, cela ne signifie pas que les Thessaloniciens auraient pu perdre leur salut. Par exemple en Galates 4 v. 11 : « je crains quant à vous, que peut-être je n’ai travaillé en vain pour vous » ou dans Philippiens 2 v. 16 : « en témoignage que ne n’ai pas couru ni travaillé en vain ». Nous pouvons bien comprendre cela : l’apôtre souhaitait voir du fruit, de la croissance auprès de ceux qui avaient profité de son service, pour qu’au jour des rétributions au tribunal du Christ, son travail reçoive une récompense, soit couronné au vu de la marche fidèle de ses chers Thessaloniciens. Nous avons d’ailleurs déjà vu cette pensée à la fin du chapitre 2. En pensant à son service, l’apôtre aimerait ne pas se trouver les mains vides, que son travail pénible et les difficultés rencontrées puissent avoir porté du fruit qui soit visible au tribunal de Christ, non pas pour en retirer une gloire pour lui-même, mais pour glorifier le Seigneur. Ainsi aussi, quand les parents se donnent de la peine pour enseigner leurs enfants, il est normal qu’ils souhaitent que cela porte du fruit et puissent se réjouir. Paul, dans le chapitre 2 déclare avoir agi envers eux comme une nourrice, une mère, un père (v. 7 & 11) et souhaite que son travail ait été profitable et porté du fruit. Comme c’est beau aujourd’hui quand des frères constatent que leur service porte du fruit, qu’il y a croissance auprès des frères et sœurs. Cela fortifie le serviteur et lui donne un nouveau courage.

« … mais Timothée, venant d’arriver de chez vous auprès de nous, et nous ayant apporté les bonnes nouvelles de votre foi et de votre amour » (v. 6) : ces bonnes nouvelles ont eu des conséquences auprès de l’apôtre. Paul avait appris que leur foi n’avait pas faibli et qu’ils avaient aussi montré de l’amour. Nous avons ici les deux côtés : la foi qui s’appuie sur Dieu et saisit les réalités célestes et l’amour qui s’exprime envers les frères et sœurs. La foi est la liaison verticale, vers le haut et l’amour la liaison horizontale avec les croyants. Timothée pouvait attester que ces deux vertus se trouvaient chez les Thessaloniciens. C’est merveilleux d’être au côté de croyants en des temps de détresse, de montrer de l’amour aux frères et sœurs qui souffrent et de se soutenir. C’était aussi le cas des Hébreux qui avaient accepté avec joie l’enlèvement de leurs biens (Hébreux 10 v. 34), exercé l’hospitalité, c’est-à-dire ne pas avoir honte des croyants qui passent par la tribulation, cela encourage l’apôtre. Des frères âgés qui ont vécu les tristes circonstances de la guerre racontent combien il était heureux d’avoir des frères et sœurs se soutenant l’un l’autre pendant ces temps difficiles, bien des expériences pratiques prouvent la véracité de ces paroles.

Et de plus, les Thessaloniciens gardaient un bon souvenir de l’apôtre, pas seulement de sa personne, mais aussi de son enseignement. Ils l’avaient pris à cœur et le retenaient. C’est pénible pour un serviteur de constater le rejet de son service, car Satan a alors le dessus. Mais quand le service est accepté, qu’il tombe sur une terre préparée pour recevoir la vérité, cela contribue à encourager le serviteur. La foi de Paul avait agi sur les Thessaloniciens, les fortifiait et les encourageait et inversement, par ces bonnes nouvelles, le désir de l’apôtre de les revoir était d’autant plus grand.

C’était réciproque et de plus (v. 7) Paul et ses collaborateurs avaient été consolés dans leur tribulation par les Thessaloniciens. Car eux aussi connaissaient la détresse et rencontraient des difficultés et la foi des Thessaloniciens contribuait à consoler l’apôtre dans ses propres tribulations. Quand Silas et Timothée furent descendus de Macédoine (Actes 18 v. 5), c’est-à-dire quand ils revinrent de Thessalonique, Paul était étreint par la parole, rendant témoignage aux juifs que Jésus était le Christ. L’apôtre a été fortifié à Corinthe et a eu un nouveau courage grâce aux nouvelles reçues de Thessalonique. Retirons un enseignement pour nous dans les temps actuels : il y a tant de choses tristes qui accablent les serviteurs et peuvent leur enlever la liberté, mais s’ils apprennent que des croyants où ils ont pu servir avec faiblesse ont le désir de rester fermes, qu’ils ne se sont pas détournés des vérités exposées et qu’on trouve toujours du dévouement, comme cela encourage le serviteur à continuer à travailler pour le Seigneur.

« … maintenant, nous vivons, si vous tenez fermes dans le Seigneur » (v. 8) : nous revivons, nous sommes encouragés. Oui, la détresse peut être telle que l’on peut se sentir comme mort.  2 Corinthiens 1 v. 3 à 11 nous décrit de tels sentiments de l’apôtre « … nous avons été excessivement chargés, au-delà de notre force de sorte que nous avons désespéré de vivre, nous avions en nous-mêmes la sentence de mort … ». La détresse peut donc être si forte que l’on se sent comme mort. Quelle affection Paul avait pour les Thessaloniciens ! Il éprouvait un réel souci, un profond intérêt pour eux et cela avait de l’influence sur son service.

« Car comment pourrions-nous rendre à Dieu assez d’actions de grâces pour vous, pour toute la joie avec laquelle nous nous réjouissons à cause de vous devant notre Dieu, priant nuit et jour très instamment pour que nous voyions votre visage et que nous suppléions à ce qui manque à votre foi ! » (v. 9). Ces bonnes nouvelles avaient produit des actions de grâces, de la joie et aussi des supplications. On pourrait dire que l’apôtre avait alors toute raison d’être reconnaissant et de se réjouir des progrès des Thessaloniciens, de prier pour eux puisqu’il connaissait leur tribulation. Mais aujourd’hui, nous pouvons penser que nous n’avons besoin que des prières, car y a-t-il encore des raisons d’être reconnaissant, de se réjouir des frères et sœurs ? Chers amis, encourageons-nous, c’est vrai qu’il y a beaucoup de choses accablantes qui nous poussent à supplier le Seigneur. Supplier signifie prier très instamment pour des frères et sœurs se trouvant dans des situations difficiles, cela suppose que l’on a communion avec Dieu quand on prie pour d’autres. Dans Genèse 18 où nous trouvons la première prière d’intercession, Abraham était en communion avec Dieu lorsqu’il priait pour Lot à Sodome. Nous connaissons tant de circonstances dans bien des assemblées où nous devrions supplier, crier à Dieu pour qu’Il use de grâce et de miséricorde. Mais nous avons aussi des raisons d’être reconnaissants et nous réjouir. Si nous ne découvrons que des travers chez nos frères et sœurs et établissons une liste de leurs faiblesses et péchés, je dois vous recommander de changer de lunettes, excusez-moi de parler ainsi ! Il n’est pas difficile d’établir une liste de défauts en observant les croyants, il n’est même pas nécessaire d’être spirituel. C’est un mal de notre temps : établir une liste de défauts et même la diffuser, mais ce n’est pas le moyen de guérison ! Observons plutôt le bien que le Seigneur a produit chez nos frères et sœurs pour pouvoir rendre grâce. Paul a rendu grâces pour les croyants  romains et a prié pour eux (Romains 1v. 8 & 10). Barnabas s’est réjoui lorsqu’il est venu à Antioche et a vu la grâce de Dieu. Et nous, ne voulons-nous pas être reconnaissants et nous réjouir de voir de jeunes frères désireux de suivre le Seigneur ?

Il y a dans ces versets une suite logique : être reconnaissant, se réjouir, prier pour les frères et sœurs, puis désirer les voir. C’est la même démarche en Romains 1 v. 8 à 12. Appliquons ceci à nous-mêmes : si localement, nous rendons grâces à Dieu pour cette sœur qui a exercé l’hospitalité si souvent, cette autre qui a prié des années durant pour les frères, le frère ou la sœur qui n’a pas négligé le rassemblement, … alors nait le désir de prier pour eux constamment, pas seulement quand ils sont malades, le cœur est réchauffé, on désire de les voir, cela nous tire l’un vers l’autre. Je pense que si nous réalisions plus ceci, nous serions gardés de l’indifférence des cœurs. N’est-ce pas un moyen d’être heureux, de revenir à l’affection fraternelle des enfants de Dieu ? Il est normal que des enfants de Dieu désirent se voir et avoir communion les uns avec les autres pour pouvoir échanger.

Paul voulait être consolé par la foi des Thessaloniciens et suppléer à ce qui manquait. Que veut-il dire par compléter leur foi ? Ici, il ne s’agit pas de la confiance de la foi qui devrait être fortifiée, mais de compléter leur foi, de leur transmettre de nouvelles vérités qu’ils ne connaissaient pas. Nous pouvons bien comprendre que Paul qui n’avait séjourné à Thessalonique que trois ou quatre semaines, n’avait pas pu leur transmettre la plénitude de la vérité, par exemple, quelques pensées concernant la venue du Seigneur n’étaient pas claires dans leur esprit et aussi concernant la moralité dans le mariage, nous le verrons au début du chapitre 4. C’est pourquoi, il désirait tant les voir pour leur communiquer oralement ces vérités, mais comme il ne savait pas quand le Seigneur lui ouvrirait le chemin, il leur écrit cette lettre où il leur révèle la venue du Seigneur avec tous Ses saints (v. 13) ou la doctrine de l’enlèvement de l’église (chap. 4). Je pense qu’il s’est passé encore cinq ou six ans avant que l’apôtre puisse aller à Thessalonique lors de son troisième voyage.

« … notre Dieu et Père lui-même et notre Seigneur Jésus nous fraye le chemin auprès de vous » (v. 11). A la fin du chapitre 2, nous avions vu que Satan les en avait empêchés. Ici, il se tourne vers Dieu qui a toute puissance, il connait mon désir d’aller vers vous et peut aplanir le chemin. De plus, c’est le Père dont il connait l’amour, il se trouve sous sa protection et se remet à la direction de ce Père. N’est-ce pas beau ? Dieu voit les désirs de nos cœurs en particulier concernant le service, nous pouvons nous adresser à lui et Il peut aplanir le chemin pour être utile à d’autres. Mais il s’adresse aussi au Seigneur Jésus : je pense que nous avons ici le côté de la nécessité du service. Paul est serviteur, responsable devant le Seigneur pour remplir ce service envers les saints. Car le Seigneur nourrit et chérit Son assemblée, Il la purifie et la sanctifie et pour cela Il utilise les dons d’Ephésiens 4. Nous voyons donc l’harmonie : d’un côté le désir de son cœur et de l’autre, la nécessité du service. Le Seigneur fera tout ce qui est nécessaire pour que Son assemblée soit servie, nourrie jusqu’à ce qu’Il vienne. C’est merveilleux d’avoir cette confiance que le Seigneur ne se lasse pas, malgré toute notre infidélité, lui reste fidèle dans les derniers temps du témoignage chrétien et continue à donner ce qui est nécessaire à Son assemblée. Comme nous pouvons être reconnaissants de pouvoir faire cette expérience encore de nos jours, je n’en doute pas un seul instant.


 

2ème réunion : Lecture 1 Thess. 3 v.12 et 13,  1 Thess. 4 v.1à 12

1 Thess. 3

12 et quant à vous, que le Seigneur vous fasse abonder et surabonder en amour les uns envers les autres et envers tous, comme nous aussi envers vous, 13 pour affermir vos cœurs sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père en la venue de notre seigneur Jésus avec tous ses saints.

1 Thess. 4

1 Au reste donc, frères, nous vous prions et nous vous exhortons par le seigneur Jésus, pour que, comme vous avez reçu de nous de quelle manière il faut que vous marchiez et plaisiez à Dieu, comme aussi vous marchez, vous y abondiez de plus en plus. 2 Car vous savez quels commandements nous vous avons donnés par le seigneur Jésus.

3 Car c’est ici la volonté de Dieu, votre sainteté, que vous vous absteniez de la fornication, 4 que chacun de vous sache posséder son propre vase en sainteté et en honneur, 5 non dans la passion de la convoitise comme font les nations aussi qui ne connaissent pas Dieu ; 6 que personne ne circonvienne son frère ni ne lui fasse tort dans l’affaire, parce que le Seigneur est le vengeur de toutes ces choses, comme aussi nous vous l’avons dit précédemment et affirmé. 7 Car Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais dans la sainteté. 8 C’est pourquoi celui qui méprise, ne méprise pas l’homme, mais Dieu, qui vous a aussi donné son Esprit Saint.

9 Or, quant à l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin que je vous en écrive ; car vous-mêmes, vous êtes enseignés de Dieu à vous aimer l’un l’autre ; 10 car aussi c’est ce que vous faites à l’égard de tous les frères qui sont dans toute la Macédoine ; mais nous vous exhortons, frères, à y abonder de plus en plus, 11 et à vous appliquer à vivre paisiblement, à faire vos propres affaires et à travailler de vos propres[2] mains, ainsi que nous vous l’avons ordonné, 12 afin que vous marchiez honorablement envers ceux de dehors et que vous n’ayez besoin de personne[3].

Nous avons lu hier soir que l’apôtre Paul priait très instamment pour qu’il puisse revoir les Thessaloniciens. C’est étonnant de constater toute la peine de ce serviteur de Dieu consacrée au bien des croyants. Dans le chapitre 2 (v. 9) nous avons lu qu’il travaillait nuit et jour pour ne pas être à charge et dans Actes 20, il rappelle aux anciens d’Ephèse qu’il n’avait cessé nuit et jour d’avertir chacun avec larmes. La vie chrétienne est bien plus que d’avoir seulement un moment tranquille chaque jour pour lire la Parole. Il est bon d’avoir ces moments, mais cela ne suffit pas. Ne pensons pas que, pourvu que nous les ayons eus, tout est en ordre. Comme elles sont vraies ces paroles de l’apôtre dans 2 Corinthiens 6 « … dans les difficultés souvent … » ! et ce n’était pas des difficultés qu’il avait dû traverser amenées par d’autres, mais il les avait subies volontairement ; ce serviteur du Seigneur s’était usé en faveur de ceux qu’il servait nuit et jour, constamment sa vie était consacrée au service des croyants. Comme il est à imiter alors que nous vivons notre christianisme si souvent à notre aise. Nous devrions parfois en être honteux quand nous considérons son travail pour le Seigneur.

Revenons maintenant aux versets 12 et 13 qui ne sont pas faciles à expliquer. D’abord, l’apôtre souhaite que le Seigneur les fasse abonder et surabonder en amour les uns envers les autres et envers tous. Nous voyons dans le chapitre 4 (v. 10) que l’amour nécessite une croissance, il exhorte les frères à y abonder de plus en plus. Nous trouvons dans Philippiens 1 v. 9 une pensée similaire « … que votre amour abonde encore de plus en plus … ». C’était le souhait de l’apôtre que leur amour les uns envers les autres augmente et pas seulement envers les frères et sœurs, mais aussi envers tous. L’exercice de cet amour a pour but de nous affermir sans reproche en sainteté. C’est un des nombreux passages de l’écriture où l’amour est lié à la sainteté. La sainteté signifie être séparé pour Dieu, Dieu nous a mis à part pour Lui. Ces deux concepts, l’amour et la sainteté ne s’opposent pas mais sont parallèles. Nous en avons un exemple parfait chez le Seigneur Jésus : « … la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1,17). [En allemand], le verbe est au singulier pour montrer que ces deux choses ne font qu’une. Chez le Seigneur, la grâce n’allait pas au dépens de la vérité, ni la vérité au dépens de la grâce, c’était deux choses parallèles, tel était le Seigneur dans la manifestation de la grâce et de la vérité. C’est ce que nous trouvons ici et aussi dans 1 Jean 5 v. 2, l’amour envers les frères et l’obéissance à Dieu. C’est cela la sainteté, la mise à part. « …  par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements ». Donc l’amour envers les enfants de Dieu ne va jamais à l’encontre de la vérité, au dépens de la sainteté. L’amour et la lumière vont toujours ensemble, c’est ce que nous apprenons de ce passage. Sainteté ou séparation sans amour pour Dieu ou pour les frères, c’est l’hypocrisie des pharisiens et l’amour sans sainteté, c’est mépriser les droits du Seigneur.

Prenons quelques exemples : si une femme aime son mari et voit qu’il veut s’en aller avec une veste sale, va-t-elle le laisser partir sans nettoyer la tache ? non, elle aime son mari et agit ainsi par amour pour lui. Autre exemple tiré de la pratique dans l’assemblée : frères et sœurs, quand nous saluons quelqu’un qui a été mis dehors, ce n’est pas lui témoigner un amour divin, c’est de l’amour au dépens de la sainteté, de la vérité. Nous aimons ce frère mais l’amour ne se montre pas de la même façon dans toutes les circonstances. Le Seigneur ne nous témoigne pas toujours son amour de la même manière. Nous en trouvons bien des exemples dans l’écriture: quand Paul a résisté en face à Pierre et lui a prouvé son hypocrisie, c’était de l’amour. Quand le Seigneur a dit à Pierre « va arrière de moi Satan », c’était de l’amour. Quand Paul écrit aux Galates « suis-je devenu votre ennemi parce que je vous dis la vérité ? », c’était aussi de l’amour. Nous devons en tenir compte dans l’expression de notre amour envers les frères et sœurs. C’est de l’amour envers ce frère quand nous le laissons au Seigneur et prions pour lui tandis que nous montrons notre amour d’une manière toute différente à un frère avec lequel nous sommes en pleine communion.

Nous voyons donc que l’amour et la vérité vont ensemble et si nous y abondons de plus en plus ou surabondons comme il est dit ici, cela conduit automatiquement à une marche séparée du mal. Car la sainteté n’est pas quelque chose à atteindre, nous ne devons pas marcher dans la sainteté pour obtenir une position de sainteté ni marcher dans l’amour pour devenir des bien aimés de Dieu, cela c’est la loi, marcher pour obtenir quelque chose, non, le christianisme est différent : Dieu nous a donné une position, nous a faits enfants de Dieu, nous a séparés pour Lui, nous sommes sanctifiés une fois pour toutes, c’est la position du croyant et dans cette position qui correspond à la nature de Dieu, nous marchons conformément à cette relation, en sainteté parce que nous sommes sanctifiés, en amour parce que nous sommes de bien aimés enfants de Dieu. Nous sommes imitateurs de Dieu (Ephésiens 5).

Il est remarquable que notre marche sur la terre et notre manifestation avec Christ soient liées intimement. Car la venue de notre Seigneur Jésus Christ avec tous ses saints (v. 13) ne signifie pas l’enlèvement des croyants, mais il s’agit de son apparition et nous avec lui. L’ancien testament en parle dans bien des passages, ce n’était donc pas une nouvelle révélation pour les Thessaloniciens, mais ils ignoraient que le Seigneur viendrait d’abord pour les siens pour les prendre auprès de lui et que plus tard, il reviendrait établir son règne sur la terre. Paul montre ici comment la marche en amour et sainteté est liée avec la manifestation du Seigneur pour le règne.

Chers jeunes amis, nous devons bien faire la distinction : quand il est question de la venue du Seigneur dans le nouveau testament et qu’elle est liée à notre responsabilité, il s’agit toujours de la manifestation, quand le mot venue se trouve seul (par exemple 1 Thess.4), il s’agit alors de notre enlèvement. Ici, la venue est liée à notre marche actuelle ; maintenant il y a un voile sur le fait que nous sommes réellement séparés, mais quand le Seigneur apparaîtra avec tous ses saints, il sera clair pour tous que nous étions de ceux qu’Il avait mis à part pour Lui, nous Lui appartenons et tous le verront. Cette situation de séparation doit déjà maintenant avoir une influence morale sur notre vie, alors, la séparation sera vraie pour tous dans la pratique, mais elle doit déjà conditionner notre vie actuelle. Nous ne devons pas nous trouver dans la lumière de Dieu seulement à ce moment-là mais la laisser briller sur notre marche pour que nous soyons manifestés déjà maintenant. L’apôtre Paul le dit en 2 Cor.5 en parlant du tribunal de Christ.

Par ailleurs, on pourrait avoir la pensée que quand nous serons enlevés, nous ne pourrons pas être affermis en sainteté devant notre Dieu et Père, puisque nous serons déjà auprès du Seigneur. C’est vrai, nous serons au ciel, mais ce ne sera pas encore visible, cela ne sera vu que lorsque nous apparaitrons avec Lui. Aussi, nous devons y penser déjà maintenant.

« … avec tous ses saints » Déjà l’ancien testament en fait mention. Zacharie 14,5 : « et l’Eternel, mon Dieu viendra et tous les saints avec toi ». Enoch aussi avait prophétisé à ce sujet : « voici le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades » (Jude 14). Cette expression « avec tous ses saints » de la fin du chapitre se rattache au verset 12, l’amour qui surabonde envers tous, c’est l’amour témoigné aujourd’hui à ceux qui sont appelés ses saints, qui Lui appartiennent, c’est-à-dire des personnes qui n’ont pas seulement une relation avec le Dieu et Père, mais aussi avec le Seigneur Jésus avec lequel ils apparaitront. Puisse le Seigneur nous accorder de marcher ensemble en amour et sainteté, en grâce et en vérité comme des rails parallèles et ne pas privilégier l’un au dépens de l’autre. La vérité peut être aussi claire que la lune mais si froide. Pensons à imiter le Seigneur Jésus et témoigner de l’amour avec la vérité.

Les deux premiers paragraphes du chapitre 4 se relient à ces deux derniers versets ; 1 à 8 à la sainteté et 9 à 12 à l’amour. Dans le premier paragraphe, l’apôtre explique comment la sainteté se montre dans une certaine partie de notre vie de croyant, c’est-à-dire dans le mariage. Dans ces 12 premiers versets, nous voyons tous les beaux fruits que l’apôtre pouvait constater chez les Thessaloniciens et pourtant, il les avertit de ne pas retomber dans d’anciennes habitudes dans lesquelles ils avaient vécu avant leur conversion. Pour nous, ce sont peut-être d’autres choses, mais le danger existe pour tous de retourner à d’anciennes habitudes. C’est pourquoi, je ne veux pas me limiter à ce cas de vie immorale, mais souligner clairement que ce qui était un danger pour les Thessaloniciens au sujet de ce point, pour nous, il y a danger dans un autre domaine, de retomber dans des pratiques qui nous enlaçaient avant notre conversion.

Nous ne comprenons peut-être pas très bien pourquoi les Thessaloniciens qui avaient fait tant de progrès et se trouvaient à un niveau spirituel élevé devaient être exhortés à ce sujet. Mais considérons le monde d’où ils sortaient, un monde païen qui ne voyait aucun mal dans la fornication et les passions immorales, mais au contraire les exaltait. L’apôtre les avertit, non pas qu’ils vivaient ainsi, mais ils n’avaient peut-être pas perçu le danger.

Le chapitre commence par les mots « au reste frères », expression qui revient souvent dans les épitres de Paul et qui introduit toujours une pensée importante.  « … nous vous prions et nous vous exhortons par le Seigneur Jésus, pour que, comme vous avez reçu de nous de quelle manière il faut que vous marchiez et plaisiez à Dieu » : quand Paul était auprès des Thessaloniciens, il ne leur avait pas seulement annoncé cette sainteté en paroles, mais il leur avait montré l’exemple. Au chapitre 2 v. 10, il leur écrit :  « vous êtes témoins et Dieu aussi, combien nous nous sommes conduits saintement, justement et irréprochablement envers vous ». Il avait mené une vie de sainteté et de séparation. Frères et sœurs, cela donne aux paroles du serviteur de la force et du poids, vivre ce qu’il dit lui donne une autorité morale. Mettons-nous dans la lumière de ce passage ; quand le Seigneur utilise quelqu’un pour présenter la parole, celle-ci n’a du poids que si le serviteur la réalise dans sa vie. C’est un exercice continuel pour tous. Le but de cette exhortation, c’était que les Thessaloniciens plaisent à Dieu.

Ici, nous abordons un point qui nous pose souvent un problème dans notre vie, en rapport avec notre marche. Nous nous posons souvent la question : « puis-je faire ceci ? Est-ce interdit ? Où est-il écrit que je ne peux pas aller ici ou là ? Que ceci est mal ? » Sincèrement, sont-ce de bonnes questions ? Voulons-nous être des gens qui se tiennent à la frontière de la légalité ? « Si je vais un pas plus loin, c’est mal, mais jusque-là c’est permis! ». Ce n’est pas cela une marche qui plait à Dieu. Pour savoir comment Lui plaire, il faut poser la question autrement. « Pour que vous discerniez les choses excellentes » (Philippiens 1 v. 10). « Eprouvant ce qui est agréable au Seigneur » (Ephésiens 5 v. 10). Il ne s’agit donc pas de savoir ce qui est permis ou interdit, cela c’est la loi, mais si c’est notre désir et en même temps notre joie de Lui plaire, nous demanderons alors : « Seigneur, montre-moi ce que je peux faire pour Toi, qu’est-ce qui Te plait ». C’est cela une marche chrétienne. Les enfants comprennent cela très bien.

Dans un livre de Darby que je ne peux que recommander « planté auprès des ruisseaux d’eau », il y a un article qui explique comment je puis reconnaître la volonté de Dieu. Beaucoup pensent que Darby est difficile à comprendre, mais ce n’est pas du tout le cas : quand un enfant n’a pas vu son père pendant des mois, celui-ci travaille au loin et ne revient que de temps en temps, peut-il savoir ce qui fait plaisir à son père ? non, mais si l’enfant se tient toujours auprès de son père, il est capable de connaître sa volonté et fait ce que le père souhaite pour lui faire plaisir. C’est cela que nous devons apprendre. Je sais bien qu’il y a des situations dans la vie où il est difficile de reconnaître la volonté du Seigneur, mais l’important est de poser la bonne question. Et souvent, quand nous pensons avoir connu la pensée du Seigneur, nous découvrons qu’il y avait un chemin plus excellent. Le Seigneur veut nous y amener. Que ces méditations puissent nous conduire dans cette direction pour demander la volonté du Seigneur.

« Comme aussi vous marchez » : l’apôtre constate que les Thessaloniciens marchaient ainsi, mais il les avertit d’un danger, « car vous savez quels commandements nous vous avons donnés par le Seigneur Jésus ». Il y a donc des commandements dans le christianisme. Ce ne sont pas les lois du Sinaï, ce sont les expressions de la volonté de Dieu qu’Il a consignée dans le nouveau testament. Celui qui a ces commandements et qui les garde, dit Jean 14, c’est celui-là qui  m’aime. Nous avons de nouveau une concordance entre l’amour et la sainteté. « Car c’est ici la volonté de Dieu, votre sainteté ». Dans ce verset 3, le mot sainteté est autre que dans le verset 13 du chapitre 3 ; ici, il signifie être rendu saint comme dans les versets 4 et 7. Il y a donc une sainteté de position dans laquelle nous sommes une fois pour toutes, rendus saints par la volonté de notre Seigneur une fois pour toutes, lisons-nous dans l’épitre aux Hébreux. Il y a aussi une sainteté pratique qui doit croître, c’est un processus dans lequel nous pouvons faire des progrès, nous tenir de plus en plus séparés du monde pour nous tourner vers Dieu. La séparation n’est pas seulement se détourner du mal, c’est le côté négatif, mais aussi se tourner vers le Christ et cela peut et doit augmenter dans notre vie.

« Que vous vous absteniez de la fornication, que chacun de vous sache posséder son propre vase en sainteté et en honneur ». Voyons d’abord la signification de l’expression « son propre vase ». Je pense, vu le contexte, qu’il s’agit ici de la femme ; l’homme doit posséder son propre vase, c’est-à-dire sa femme en sainteté. 1 Pierre 3 v. 7 parle de la femme comme d’un vase plus faible. Notre corps est aussi appelé un vase dans 2 Corinthiens 4 v. 7 : nous avons ce trésor dans des vases de terre. Je ne veux pas dire que cette interprétation soit à rejeter, car nous pouvons appliquer l’enseignement à notre propre corps, mais je pense qu’il s’agit ici de la femme. Nous devons donc nous abstenir de la fornication. Chers frères et sœurs, puisque nous considérons ce passage, je veux essayer d’exprimer quelques pensées et je suis bien conscient du danger qui y est lié. Ephésiens 5 v. 3 nous dit que ces choses ne soient pas même nommées parmi vous. Cela ne signifie pas que nous ne devions pas en parler, mais que nous soyons dans un tel état devant Dieu, que cela ne se produise pas, que nous en soyons complètement séparés, c’est cela l’état normal. Malheureusement, nous devons aborder le sujet, dans bien des assemblées aujourd’hui, c’est devenu une nécessité, reconnaissons-le avec douleur, de parler de divorce. J’entends encore le frère Peterson dire très ému lors d’une conférence sur Ephésiens 5 : quand autrefois les frères traitaient le sujet de Christ et son assemblée, ils parlaient des relations de Christ et l’assemblée comme celles d’un mari avec sa femme. Mais aujourd’hui, nous devons parler du divorce quand nous considérons Ephésiens 5.

Il y a deux dangers : soit nous mettons la tête dans le sable et pratiquons la politique de l’autruche en en parlant pas, ce qui ne résout pas le problème ou que nous nous étendions sur ces choses et par là, nous nous souillions. Dans beaucoup de revues chrétiennes, ce sujet est abondamment traité et le lecteur en est souillé. Que nous nous gardions de cela !

Qu’est-ce que la fornication ? En considérant l’histoire du peuple d’Israël, nous voyons qu’il était tombé dans une fornication spirituelle, c’est-à-dire que l’honneur, l’adoration que l’on doit à Dieu, il le donnait à des dieux étrangers. Refuser à Dieu ce qui n’appartient qu’à Lui et le donner à une créature, c’est la fornication religieuse. Et qu’est-ce que la fornication physique? Ce qui n’appartient qu’à ma femme, je le donne à une autre personne. Cela ne concerne pas seulement la prostitution mais aussi toute impureté sexuelle en dehors du mariage.

 On  demande souvent si un tel comportement pendant les fiançailles est de la fornication. Il n’y a pas de doute, c’est pécher. Je voudrais citer 3 passages qui le montrent clairement. « A cause de la fornication, que chacun ait sa propre femme (pas sa fiancée) et chaque femme son mari à elle » 1 Corinthiens 7 v. 2. « …  s’ils ne savent pas garder la continence qu’ils se marient (pas qu’ils se fiancent) » v. 9. « … je suis jaloux à votre égard d’une jalousie de Dieu, car je vous ai fiancé à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste » 2 Corinthiens 11 v.2. Les fiançailles sont donc caractérisées par la chasteté. Je pense encore à un passage de Genèse 29 : Jacob avait servi 7 ans pour Rachel dans la maison de Laban, quand il lui dit « donne-moi ma femme et je viendrai vers elle (v.21). Encore une question qui est soulevée de nos jours : doit-on passer devant le bureau de l’état civil ? Bien sûr, c’est l’institution établie pour unir deux personnes, donc celui qui ne le fait pas n’est pas marié. Du temps de Jacob, cela n’existait pas et pourtant il y avait un moment où chacun savait que Jacob était marié, c’était le jour où Laban a fait un grand festin et a invité tous les gens du lieu et le soir, il vint vers elle (v.23), pas avant ! Puissions-nous accepter cet enseignement de l’Ecriture. Chers jeunes, conservez-vous purs, ce sera une grande bénédiction pour vous dans le mariage et si ce n’est pas le cas, confessez-le au Seigneur. Il ne s’agit pas ici de condamner l’usage naturel de cette joie donnée de Dieu, mais le mauvais usage qu’on en fait.

Je voudrais aussi avertir du danger de s’intéresser aux medias qui excitent la convoitise charnelle, même pour les gens mariés, car quand la convoitise a conçu, elle enfante le péché et le péché, la mort. Le Seigneur voit aussi dans nos chambres à coucher ! Pensons au mauvais usage que l’on peut faire d’un appareil vidéo, en lui-même, l’appareil est neutre et on peut l’utiliser à de bonnes fins, mais combien facilement l’Ennemi peut séduire et inciter à louer des films qui souillent dans des vidéothèques. Détournons-nous de certains livres ou revues, frères et sœurs, c’est souvent le début d’un chemin qui conduit à la fornication. Chers jeunes, je dis ceci par amour pour vous. Un jeune homme qui devait passer devant un certain magasin pour aller à son travail, c’est son père lui-même qui me l’a raconté, y est entré un jour, puis, il y passait chaque jour. Les parents se sont rendu compte que quelque chose n’allait pas chez leur fils et l’ont interrogé. Il a reconnu qu’il ne pouvait s’en empêcher bien qu’il ne le voulait pas. Ils se sont alors agenouillé et ont confessé le péché et le jeune a été délivré.

Demandons au Seigneur la grâce pour nos jeunes qui grandissent dans un tel milieu ne tombent pas dans ce piège. La vie en couple sans être marié est légale dans notre société. Chers amis, c’est de la fornication. Voyons les choses à la lumière de Dieu. Trois personnes subissent un dommage : mon propre corps, la femme de mon frère et le frère, dommage spirituel, moral et du corps. Les droits de mon frère sont foulés au pied.

Les Thessaloniciens venaient d’un milieu où ces choses étaient pratiquées et cela constituait un danger pour eux. Pour nous, c’est peut-être différent, mais il y a d’autres dangers. Si avant notre conversion, nous étions menteurs, après notre conversion, nous aurons encore des problèmes avec cette tendance à ne pas dire la vérité ; si nous étions colériques ou avions d’autres habitudes, le danger d’y retomber subsiste. Nous devons prier le Seigneur de nous accorder la grâce de nous en débarrasser et ne pas dire que les frères et sœurs doivent m’accepter comme je suis. Nous avons la puissance du Saint Esprit en nous pour couper, mortifier ces manifestations de la vieille nature et les maintenir dans la mort. Je ne peux pas me trouver une excuse, je suis coupable si je permets à la chair de se manifester alors qu’elle doit être maintenue dans la mort. Quand ces choses apparaissent, je les condamne, aussi dans les entretiens, chers frères. Je ne peux pas me laisser aller à la colère et trouver une excuse. Nous pouvons avoir de l’indulgence pour nos frères, mais pas pour nous-mêmes.

« Le Seigneur est vengeur de toutes ces choses, comme nous vous l’avons dit précédemment » (v.6) Il ne peut pas désavouer sa justice et sa sainteté. Il exercera le jugement selon ses voies. Dans Hébreux 13 v. 4 nous lisons que Dieu jugera les fornicateurs. Est-ce à dire que ceux qui commettent ce péché sont perdus ? Non, c’est le gouvernement de Dieu envers les croyants, Il les juge sur la terre. Quand des croyants vivent ainsi dans ce péché, on ne les aide pas en leur disant : « ce n’est pas grave, tu n’es pas perdu, l’important, c’est que tu ailles au ciel ». La parole de Dieu ne parle pas ainsi, quoique ce soit une vérité en soi qu’un croyant ne peut pas être perdu. Nous devons prendre au sérieux l’Ecriture. Romains 8 dit : « si vous vivez dans la chair, vous mourrez ». Il ne faut pas affaiblir le verset.

Prenons un exemple : si la route  de Hamm vers Hanovre est le chemin vers l’enfer et celui vers Dortmund le ciel, si le croyant marche vers Hanovre, nous devons lui dire qu’il va à la perdition ; la parole de Dieu ne l’excuse pas, elle lui montre les conséquences de son chemin. A ce moment, il se trouve au niveau d’un pécheur et Dieu le lui dit pour qu’il se considère à Sa lumière et fasse demi-tour. C’est ainsi que Dieu traite ces choses et nous devons les voir avec sérieux et avec toutes les conséquences. De plus, nous ne péchons pas seulement contre les hommes mais Dieu est déshonoré et profondément offensé.

Paul les avait averti sérieusement quand il était auprès d’eux : « Dieu ne nous a pas appelés à l’impureté, mais dans la sainteté » (v. 7) Ce paragraphe nous ramène constamment à Dieu, déjà au verset 1, puis v. 2 au Seigneur, à la fin du v. 8 au Saint Esprit, il fait donc référence aux trois personnes divines. C’est pécher contre Dieu, pas seulement contre le frère et sa femme et contre mon propre corps. Si nous en étions plus conscients, c’est bien d’être tristes des conséquences pour nos frères et sœurs, mais il est plus élevé de réaliser que nous avons péché contre Dieu. Et justement à cause de cela, Dieu a dû frapper Son fils à la croix. Je pense que rien ne nous garde davantage de pécher que cette conscience que le Dieu saint contre lequel je pèche comme croyant a dû punir Son fils sur la croix. C’est l’application de l’eau de purification sur celui qui a péché (Nombres 19)

« C’est pourquoi, celui qui méprise, ne méprise pas l’homme, mais Dieu, qui vous a donné son Esprit Saint » (v. 8) C’est donc un péché très grave contre l’Esprit qui habite en nous, notre corps est le temple du Saint Esprit. 1 Corinthiens 6 v. 15 nous dit « ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ ? Prendrais-je donc les membres du Christ pour en faire les membres d’une prostituée ? Qu’ainsi n’advienne ! ». Cet hôte important qui habite nos corps est terriblement offensé par ce péché, bien que tout péché soit commis contre le Saint Esprit.

Il ne faut pas confondre le péché contre le Saint Esprit et le blasphème contre le Saint Esprit qui ne peut être pardonné. Qu’est-il écrit en Matthieu 12 v. 31 : « tout péché et tout blasphème sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre le Saint Esprit ne sera pas pardonné aux hommes. » et dans un autre évangile, il est ajouté « ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir. » Quelle en est la signification ? Dans Matthieu 12, le Seigneur avait chassé des démons par la puissance du Saint Esprit et les juifs lui disent qu’il les a chassés par Béelzébul, le chef des démons. C’est cela le blasphème contre le Saint Esprit, ils attribuaient la puissance divine que le Seigneur avait déployée à une puissance satanique. A cause de cela, le Seigneur doit abandonner le peuple et se tourne vers les nations, il s’assied près de la mer (chap. 13). Dans la période où nous vivons, le temps de la grâce, ce péché ne peut être commis, le Seigneur ne se trouve pas sur la terre, mais dans le siècle à venir, avant et pendant le règne millénaire, Il refera des miracles avec puissance et les hommes les attribueront de nouveau à une puissance satanique et eux aussi ne pourront être pardonnés.

Disons encore quelques mots sur les versets 9 à 12 : l’apôtre revient sur l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin que je vous en écrive, leur dit-il, car vous êtes enseignés de Dieu. C’était la preuve de la nature divine en eux, dont parle l’apôtre Jean dans ses épitres. L’amour de Dieu a été versé dans vos cœurs et ainsi, vous êtes enseignés à pratiquer cet amour. Vous le faites à l’égard de tous les frères qui sont dans toute la Macédoine, mais l’apôtre estime nécessaire de les exhorter à y abonder de plus en plus. Nous avons déjà fait remarquer que nous pouvons toujours croître dans l’exercice de cet amour aussi longtemps que le Seigneur nous laisse sur la terre.

Puis, il les invite à vivre paisiblement en faisant leurs propres affaires et en travaillant de leurs propres mains. L’apôtre entrevoyait déjà le danger qui allait se développer chez les Thessaloniciens. Au chapitre 5 v. 14 , il devait leur dire « avertissez les déréglés » ; c’était des gens qui commençaient à ne plus travailler. Et dans la  deuxième épitre, il leur écrit : « si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. Car nous apprenons qu’il y en a quelques-uns parmi vous qui marchent dans le désordre, ne travaillant pas du tout, mais se mêlant de tout. ». Ils devaient même être notés s’ils ne voulaient pas écouter et il ne fallait pas avoir de relation avec eux. Nous voyons ici le début de ce danger dont l’apôtre les avertit ; c’est pourquoi, il leur dit de faire leurs propres affaires pour ne pas être à charge des autres frères et sœurs.

Pourquoi donc étaient-ils tombés dans ce danger ? On dit souvent qu’ils attendaient tellement le Seigneur qu’ils ne travaillaient plus. Mais je pense que cette raison est fausse : quand des croyants attendent le Seigneur, ils ne sont pas poussés à abandonner leur travail, au contraire, ils sont incités à travailler plus pour Lui être fidèles. Luther qui connaissait la venue du Seigneur mais pas l’enlèvement de l’Eglise a dit : « si je savais qu’Il vient demain, je planterais quand même un arbre  aujourd’hui ». Il voulait être actif jusqu’à la dernière seconde. Et nous aussi, chers frères et sœurs, nous voulons Le servir, parler de l’évangile, distribuer des traités… jusqu’à ce qu’Il vienne. Non, le danger était ailleurs, dans le chapitre 5 et la deuxième épitre, ils avaient écouté les insinuations des fausses doctrines qui voulaient leur faire croire que le jour du Seigneur avait commencé et si c’était vrai, à quoi bon travailler ? Ils étaient entrés dans la période de jugement et allaient connaître la grande tribulation. Paul leur montre qu’ils se trompent et les avertit.

Nous aussi, nous voulons tenir compte de ces exhortations et marcher honorablement envers ceux du dehors (v. 12) et pourrons rendre témoignage contre les incroyants. Pierre émet la même idée : « ayant une conduite honnête parmi les nations » (1 Pierre 2 v. 12). Est-ce un avertissement pour nous aussi ? Je pense que oui. Nous sommes touchés de ce que certains frères ont perdu leur travail et sont au chômage. C’est un sujet de prière, que le Seigneur les aide dans leurs besoins. Mais prenons garde  si le Seigneur nous a amenés dans une telle situation, de ne pas refuser un travail par principe parce que l’oisiveté nous plait et nous préférons ne pas travailler. Puis-je souligner ce danger ? Même si nous ne sommes pas dans le besoin et avons des revenus, c’est aller à l’encontre des Ecritures qui nous dit que nous devons travailler. L’oisiveté est la mère de tous les vices dit un proverbe. C’est une bénédiction que Dieu nous a donnée de travailler. Chers jeunes, ne prenez pas le travail comme une charge, c’est au contraire une bénédiction.

Et cela peut même prendre une apparence spirituelle si nous abandonnons notre métier parce qu’il ne nous convient plus pour nous consacrer à plein temps à l’œuvre du Seigneur comme on dit. Ce n’est pas bon, le Seigneur a besoin pour Son service de travailleurs qui ne s’épargnent pas la peine. Tous ces avertissements peuvent être appliqués à nos jours. Prenons-les à cœur pour que nous honorions le Seigneur dans ces choses terrestres et rendions témoignage contre ceux du dehors. Faisons nos propres affaires pour être gardés de se mêler injustement dans les affaires d’autrui, ce qui est une grande misère aujourd’hui et souvent source de bien des difficultés entre parents et enfants mariés. N’influençons pas leur développement par une intervention non justifiée dans leur ménage, je le dis très consciemment, nous devons apprendre à lâcher nos enfants qui sont entrés par le lien du mariage dans une relation plus étroite que la relation parents-enfants. Que le Seigneur nous accorde la grâce de pouvoir réaliser toutes ces choses.


 

3ème Réunion : Lecture de 1 Thess.4, 13 à 18.

13 Or nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance à l’égard de ceux qui dorment, afin que vous ne soyez pas affligés comme les autres qui n’ont pas d’espérance. 14 Car si nous croyons que Jésus mourut et qu’il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par[4] Jésus. 15 (Car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur : que nous, les vivants, qui demeurons jusqu’à la venue du Seigneur, nous ne devancerons aucunement ceux qui se sont endormis. 16 Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement[5], avec une voix d’archange[6], et avec [la] trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront premièrement ; 17 puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air ; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. 18 Consolez-vous[7] donc l’un l’autre par ces paroles).

Nous avons vu que l’apôtre Paul avait communiqué bien des vérités aux Thessaloniciens pendant les trois ou quatre semaines qu’il avait passées avec eux lors de son deuxième voyage missionnaire. Mais il restait encore beaucoup de sujets qu’il n’avait pas pu leur préciser. C’est pour cette raison qu’il avait le désir de les revoir (chap. 3 v. 10) pour suppléer à ce qui manquait à leur foi. Il s’agissait de vérités concernant la foi, notamment sur la venue du Seigneur. C’était tellement important de les éclairer qu’il ne pouvait attendre le moment où il pourrait venir à eux, il s’est passé encore cinq ou six ans et ainsi, il leur écrit cette épitre pour leur donner une explication détaillée sur la venue du Seigneur.

Que savaient les Thessaloniciens à ce sujet ? Ils savaient que le Seigneur reviendrait, leurs cœurs brûlaient à cette pensée et ils l’attendaient. Je pense que Paul ne leur en avait pas dit plus. Mais quelles en étaient les différentes phases ? D’abord, Il reviendrait pour enlever les croyants et les prendre auprès de Lui et plus tard, Il reviendrait avec eux ? Mais cela, Paul ne leur avait pas encore révélé.

Dans cette lettre, il est chaque fois question de Sa venue avec les siens. Dans le chapitre 1, v. 10, il est juste dit qu’ils attendaient des cieux le Seigneur et qu’Il les délivrerait de la colère qui vient. C’est aussi une référence à la croix où la colère de Dieu contre le péché a trouvé sa satisfaction. L’enlèvement des croyants fait partie de cette venue, mais n’est pas expliquée clairement. A la fin des chapitres deux et trois, c’est toujours Sa venue en puissance et en gloire avec les siens. Il est très instructif de voir qu’à la fin de chaque chapitre, il est question de la venue du Seigneur avec chaque fois un autre arrière-plan : au chapitre 1, il insiste sur l’attente du Seigneur qui les a délivrés et les délivrerait de la colère. Fin du chapitre 2, c’est un encouragement pour le serviteur, Paul recevrait un plein salaire pour la fidélité des Thessaloniciens. Au chapitre 3, nous avons l’obligation morale de marcher en sainteté devant notre Dieu en présence de la lumière dans laquelle nous entrerons à Sa venue. Au chapitre 4, il les encourage concernant ceux qui se sont endormis et dans le chapitre 5, il en appelle à notre responsabilité à conserver notre âme, notre esprit et notre corps tout entiers sans reproche et là aussi, il s’agit de Sa venue en gloire. Le seul passage qui nous présente l’enlèvement des croyants, c’est ici dans le chapitre 4, ce que les Thessaloniciens ne connaissaient pas encore.

De plus, il semble qu’ils avaient subi une certaine influence juive par laquelle ils avaient perdu de vue leur appel céleste ou, du moins, ils étaient en danger de l’oublier. Car cette influence juive les faisait attendre un royaume que le Seigneur établirait sur la terre. S’il en était bien ainsi, nous pouvons comprendre l’inquiétude des Thessaloniciens en pensant à leurs bien-aimés qui s’étaient endormis. Ils pensaient que si le Seigneur venait pour établir son règne, ceux-ci n’en auraient aucune part. Peut-être que certains, nous devons le supposer, avaient même subi le martyre dans cette grande tribulation ; ils avaient donné leur vie pour Christ et n’auraient aucune part dans le règne millénaire ! Cette pensée les perturbait. L’apôtre veut donc ici répondre à la détresse de leurs cœurs.

Il veut les éclairer sur le sort de ceux qui se sont endormis tandis que dans l’épitre aux Corinthiens, il leur parle de ce qui se passera pour les croyants vivant au moment de la venue du Seigneur.

« Nous ne voulons pas que vous soyez dans l’ignorance » (v. 13) « je ne veux pas que vous ignoriez, frères » (1 Corinthiens 10 v. 1) : je pense que Paul répète 5 à 6 fois cette expression pour insister sur l’importance de ce qu’il veut révéler. Quelques réflexions sur l’expression « ceux qui se sont endormis » : si nous nous référons aux frères qui connaissent le grec, il n’y a pas de différence entre dormir et s’endormir, c’est le même mot. Le nouveau testament utilise « ceux qui se sont endormis » uniquement pour des croyants tandis que les incroyants meurent. L’expression se rapporte exclusivement au corps. Actes 13 v. 36 nous le montre clairement : « Car David, après avoir, en sa propre génération, servi au conseil de Dieu s’est endormi et a été réuni à ses pères et a vu la corruption ». C’est son corps qui a vu la corruption. L’esprit et l’âme ne dorment pas, ils sont au paradis auprès du Seigneur ; ils jouissent, voient, entendent, parlent…, peut-être, cette expression « endormis » nous montre que la personne ne cesse pas d’exister. Mais le corps est déposé en terre, il se repose et dort. Remarquons qu’il est dit du Seigneur Jésus qu’Il est les prémices de ceux qui sont endormis, mais il n’est pas dit qu’Il s’est endormi. La parole est précise, pourquoi ? Son corps n’a jamais vu la corruption.

Les Thessaloniciens ne devaient pas s’affliger pour ceux qui s’étaient endormis comme les autres qui n’ont pas d’espérance. Et le Seigneur ne veut pas non plus que nous soyons dans l’ignorance, car il y a beaucoup d’ignorance dans la chrétienté à ce sujet, ce qui est incompréhensible en soi. C’est pourquoi, il est bon que nous soyons au clair pour que nous ne soyons pas ébranlés.

Ceux qui n’ont pas d’espérance, ce sont les incrédules, la parole les désigne souvent par l’expression « les autres ». Ils n’ont pas d’espérance. Nous avons déjà fait l’expérience combien il est terrible pour eux de se trouver devant la tombe de leurs bien-aimés qu’ils déposent en terre sans avoir l’espérance de les revoir un jour. Mais pour nous, c’est différent, pensons-y quand nous portons en terre un des nôtres, nous pouvons pleurer, le Seigneur connait la peine, les sentiments que nous éprouvons, ce ne serait pas naturel s’il n’en était pas ainsi, mais nous voulons avoir un comportement différent de celui qu’ont ceux qui n’ont pas d’espérance. Nous en avons une et cela nous donne la force pour traverser ces choses.

« … si nous croyons que Jésus mourut et qu’il est ressuscité, de même aussi, avec lui, Dieu amènera ceux qui se sont endormis par Jésus » (v. 14) . C’est ce que les Thessaloniciens avaient cru, que le Seigneur était mort et ressuscité, ils étaient des croyants nés de nouveau.

Le petit mot « si » a plusieurs significations dans l’écriture. Nous en trouvons trois dans Colossiens 3. Au verset 1 « si vous avez été ressuscités avec le Christ » : c’est une réalité, il en est bien ainsi. Au verset 4 « quand le Christ qui est notre vie sera manifesté » : c’est une condition dans le temps. Et au verset 13 « vous pardonnant les uns aux autres si l’un a un sujet de plainte contre un autre » : c’est la supposition que le cas se présente. Dans 1 Thessaloniciens 4, il s’agit de la première signification : de la même manière que le Seigneur est mort et ressuscité, (c’est un fait), de même aussi, Dieu amènera ceux qui se sont endormis. C’est ici l’enseignement de l’apôtre : si vous avez cru que le Seigneur est mort et ressuscité et qu’Il reviendra, ce qu’il dit ici concernant leurs bien-aimés endormis est une absolue certitude. L’apôtre leur montre que ceux qui se sont endormis connaitront le même chemin que celui du Seigneur, tellement étroite est la relation du croyant avec son Seigneur. Il a été méprisé, le monde l’a rejeté et finalement crucifié ; il est mort, puis ressuscité et il reviendra et ceux pour lesquels les Thessaloniciens se faisaient du souci connaitront le même sort : eux aussi ont été méprisés pendant cette tribulation qu’ils ont connue, on les a rejetés, peut-être même tués et ceux qui ont connu un tel chemin reviendront avec Lui. L’apôtre veut leur montrer que le chemin du croyant correspond au sien, il leur avait déjà parlé de la venue du Seigneur qu’ils attendaient et maintenant, il les assurait que ceux qui s’étaient endormis reviendraient avec le Seigneur.

Il y a encore un autre enseignement dans cette expression « endormis par Jésus » et c’est une consolation pour tous ceux qui se sont tenus devant la tombe de leurs proches. Chers frères et sœurs, nos bien-aimés se sont endormis par Jésus, c’est-à-dire par Sa volonté. Ils ne sont pas morts à cause des conséquences d’une maladie, bien sûr humainement parlant il en est ainsi, mais c’était Sa volonté, ils se sont endormis par Jésus. Cela nous tranquillise et apporte une réponse à bien des questions. Je connais une sœur qui ne cessait de se reprocher de ne pas avoir envoyé son mari plus tôt à l’examen et ne pouvait s’apaiser. Accrochons-nous à cette pensée : endormis par Jésus.

Dieu amènera avec Lui ceux qui se sont endormis par Jésus : quand le Seigneur reviendra sur la terre pour établir son royaume, Il reviendra avec tous ses saints. C’était une vérité qui était connue depuis longtemps. Aussi, l’apôtre rappelle aux Thessaloniciens que leurs bien-aimés reviendront avec le Seigneur et pas seulement ceux qui se sont endormis, mais tous les saints, donc les vivants aussi et ainsi, les Thessaloniciens ne pouvaient pas attendre le royaume sur la terre, du moins pas encore.

1 Thessaloniciens 3 v. 13 nous parle de la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints,  Zacharie 14 v. 5 aussi : « l’Eternel, mon Dieu viendra et tous les saints avec lui » et Jude 14 cite la prophétie d’Enoch : « le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades ». Tous les saints, depuis Abel jusqu’au dernier de la période de la grâce qui se sera endormi et les vivants qui seront transformés lors de l’enlèvement reviendront avec le Seigneur, quand Il viendra pour juger la terre. Mais comment cela est-il possible ? Comment peuvent-ils revenir avec Lui ?

Nous sommes étonnés que jusqu’à aujourd’hui des millions de chrétiens, d’enfants de Dieu sont dans la plus grande ignorance à ce sujet. L’apôtre l’explique par une révélation qu’il fait aux Thessaloniciens, car ceci n’était pas connu jusque-là : les saints doivent d’abord aller à la rencontre du Seigneur pour revenir ensuite avec Lui. Même le Seigneur Jésus ne l’avait pas révélé. Dans Jean 14 où Il dit : « je reviendrai et vous prendrai auprès de moi », Il fait allusion à l’enlèvement des croyants, mais ne l’explique pas.

« … nous vous disons ceci par la parole du Seigneur » (v. 15) : ce n’est pas une parole que le Seigneur aurait dit. Paul ne se réfère pas non plus à un passage des écritures, par exemple à Matthieu 24 v. 30 où il est question de sa venue pour rassembler le peuple d’Israël, il parle ici d’une révélation personnelle que le Seigneur lui a faite. L’apôtre a reçu plusieurs révélations du Seigneur. Pensons à 1 Corinthiens 11 v. 23 « j’ai reçu du Seigneur ce qu’aussi je vous ai enseigné » ou à 1 Corinthiens 15 et Ephésiens 3. Il a reçu des révélations  de la part du Seigneur pour annoncer de nouvelles vérités qui n’étaient pas connues jusque-là. C’est une de ces révélations que nous avons ici et l’apôtre explique ce qui était absolument inconnu, nulle part dans l’Ecriture on trouve la moindre allusion.

« …  car nous vous disons ceci par la parole du Seigneur : que nous, les vivants, qui demeurons jusqu’à la venue du Seigneur » : il parle maintenant d’un autre groupe de croyants qu’il distingue de ceux qui sont endormis. Quand le Seigneur viendra pour enlever les saints, il y aura deux groupes de croyants : ceux qui sont endormis depuis Abel et les vivants. Paul dit « nous, les vivants », il s’inclut dans le groupe, c’est-à-dire qu’à ce moment-là, il attend le Seigneur avec les Thessaloniciens. La venue du Seigneur est si actuelle à ses yeux qu’il parle de lui comme étant parmi ces vivants. Nous aussi, nous devrions considérer la venue du Seigneur de cette façon.

Paul s’identifie avec les vivants dans bien des passages, par exemple Philippiens 3 v. 20 « notre bourgeoisie est dans les cieux d’où NOUS attendons le Seigneur Jésus Christ comme sauveur qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire. ». Dans 2 Corinthiens 5, il préfère être vêtu c’est-à-dire ne pas passer par la mort plutôt qu’être dépouillé, c’est-à-dire mourir. Mais d’autre part, il dit aussi : « j’ai le désir de déloger et d’être avec Christ, car c’est de beaucoup meilleur » (Philippiens 1 v. 23). Il voulait laisser le choix au Seigneur. Le frère Kelly a répondu à cette question de la même manière. En considérant son service, Paul préférait rester pour servir les saints, s’il ne pensait qu’à lui, il disait qu’être auprès du Seigneur était de beaucoup meilleur. Laissons la chose au Seigneur en ce qui concerne notre vie personnelle.

L’expression  « nous, les vivants  qui demeurons jusqu’à la venue du Seigneur» est très instructive, car nous n’attendons pas la mort, mais que le Seigneur vienne pour nous enlever à sa rencontre. Il n’est pas toujours facile de distinguer les deux significations du mot « venue ». Quand elle est liée à notre responsabilité, il s’agit de son apparition en puissance et en gloire, s’il est question de sa venue sans précision, il s’agit alors de l’enlèvement comme ici. Citons encore deux autres passages : « nous vous prions, frères, par la venue de notre Seigneur Jésus Christ et par notre rassemblement auprès de lui » (2 Thessaloniciens 2 v. 1). « les prémices, Christ, puis ceux qui sont du Christ à sa venue » (1 Corinthiens 15 v. 23). Je veux encore mentionner un verset où il est question de son apparition : « demeurez en lui, afin que, quand il sera manifesté, nous ayons de l’assurance et que nous ne soyons pas couverts de honte de par lui à sa venue » (1 Jean 2 v. 28). Le verset est souvent mal interprété, on dit que l’on désire être fidèle au Seigneur et ne pas être trouvé dans des lieux où on Le déshonore pour ne pas être couvert de honte quand Il viendra ; je ne m’oppose pas à cette interprétation comme avertissement, mais Jean parle ici des apôtres qui souhaitaient voir les fruits, les résultats de leur service, de leurs soins envers les croyants.

Revenons à notre texte : l’acte de sa venue, c’est Jean 14 « je reviendrai », mais sa venue comprend plus, ce qui suit, sa présence en contraste avec son absence. L’apôtre se réfère maintenant au déroulement dans le temps lors de l’enlèvement : « nous ne devancerons aucunement ceux qui se sont endormis ». Les vivants n’ont pas de priorité.

Il n’est pas du tout question du paradis ici, mais j’aimerais  étendre un peu le sujet concernant l’état intermédiaire entre le moment du délogement jusqu’à l’enlèvement. D’autres passages en parlent, je voudrais les considérer aussi, car beaucoup de frères et sœurs ici ont dû passer par le dépouillement de leurs bien-aimés. Chers frères et sœurs, il y a certaines choses que nous ne connaitrons pas si le Seigneur venait maintenant, je le dis comme consolation. Je pense à une réflexion de notre vieux frère Adolf Heinrich qui m’avait profondément ému : « nos frères et sœurs délogés ont connu la compassion de Christ dans la mort ». On ne peut pas expliquer cela, mais c’est une consolation pour ceux qui doivent y passer. Ils sont maintenant dans le paradis. Cet état intermédiaire, nous ne le connaitrons pas si le Seigneur vient aujourd’hui, non pas que nous en éprouvions une perte, mais  pour ceux qui sont délogés, c’est jouir déjà maintenant d’être près du Seigneur.

L’écriture nous rapporte peu à ce sujet : Luc 23 nous dit qu’ils sont près de Jésus. Quand le brigand sur la croix demande « souviens-toi de moi », le Seigneur lui répond « aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ». Dans Philippiens 1, nous avons une autre expression « j’ai le désir de déloger pour être avec Christ ». Ils sont  avec Christ et dans 2 Corinthiens 5, avec le Seigneur « absent du corps, présent avec le Seigneur ». Ils sont donc avec le Seigneur Jésus Christ, la pleine révélation de cette merveilleuse personne. Ils sont aussi en compagnie des croyants de l’ancien testament, Abraham, Enoch, Moïse, David… et sont consolés nous dit Luc 16, peut-être ont-ils renoncé à bien des choses pour Christ et en sont récompensés. Ils entendent des paroles inexprimables (2 Corinthiens 12) et ils expérimenterons la puissance de la résurrection que nous ne connaitrons pas, le passage de la mort, de la corruption à l’incorruptibilité, mais nous connaitrons la même puissance qui transformera nos corps mortels.

De plus, lors de l’enlèvement, ils ont un  petit avantage : ils ressuscitent premièrement (v. 17). On ne peut pas définir ce moment, car 1 Corinthiens 15 parle d’un instant, un clin d’œil, ils sont les premiers, puis nous, les vivants , nous serons changés. Ils ne seront donc pas désavantagés.

Le verset 16 nous décrit comment le Seigneur reviendra : « le Seigneur lui-même avec un cri de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu , descendra du ciel ». Il reviendra lui-même personnellement comme il le dit dans Jean 14 « je reviendrai ». Quand il s’agit de rassembler Israël, il envoie ses anges. « Ils verront le fils de l’homme venant sur les nuées avec  puissance et une grande gloire et il enverra ses anges avec un grand son de trompette et ils rassembleront ses élus des quatre vents depuis l’un des bouts du ciel jusqu’à l’autre bout » (Mattieu 24 v. 31). Quand Il vient pour chercher les saints, les ressusciter ou les transformer, Il vient lui-même, lui qui s’est donné lui-même pour nous (Ephésiens 5). Ici, il n’est pas spécialement question de l’épouse quoiqu’elle en fasse partie, mais de tous les saints depuis le commencement.

Une petite comparaison : imagine que tu es fiancée et que tu reviennes d’Amérique après de longs mois d’absence, peux-tu t’imaginer que ton fiancé envoie un ami pour t’attendre à la gare? Il serait un bien piètre fiancé ! Non, le Seigneur vient lui-même avec un cri de commandement, expression qui nous montre qu’il ne vient pas spécialement pour l’épouse, car ce n’est pas ainsi qu’un fiancé vient pour son épouse, mais bien sûr, l’épouse est parmi ceux qui sont enlevés.

Le cri de commandement, c’est une image qui vient de l’armée, Il commande à la mort de rendre ses proies. Pensons à Lazare, le Seigneur a crié d’une voix forte : « Lazare, sors dehors » et il est sorti du milieu des autres morts. Il en sera aussi ainsi. La résurrection est d’entre les morts, ceux qui ne sont pas endormis en Christ restent dans les tombeaux, les morts en Christ seuls entendront cette voix. Jean 5 v. 28 « tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien en résurrection de vie ».

On a aussi demandé si les saints de l’ancien testament en font partie. Je pense qu’on peut l’affirmer en se référant à Hébreux 11 v. 40 « afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous ». Les croyants de l’ancien testament n’y parviendront pas sans nous, les croyants du nouveau testament faisant partie de l’Assemblée, les deux groupes seront rendus parfaits au même moment ensemble.

De plus, le Seigneur vient avec une voix d’archange. Je ne sais pas comment est une voix d’archange. A ma connaissance, il n’est question d’un archange, Micaël [ou Michel] que dans Daniel 12, l’épitre de Jude et Apocalypse 12. Cela doit être une voix puissante, et avec la trompette de Dieu. Celle-ci est à distinguer des trompettes de jugements d’Apocalypse 8. D’ailleurs, l’apôtre Paul n’en avait pas connaissance, Jean a écrit l’Apocalypse environ 30 ans plus tard. La trompette de Dieu fait référence à une image bien connue qui vient de l’armée : on sonnait plusieurs fois de la trompette qui donnait un signal ; la première demandait aux soldats de se préparer, la seconde de se mettre en rang et la dernière commandait de marcher « en avant ». Nous avons ici la dernière trompette de 1 Corinthiens 15. C’est ainsi que le Seigneur revient, nous avons l’image d’une compagnie de soldats, le Seigneur revient et appelle ses combattants fatigués à lui. N’est-ce pas une merveilleuse consolation de considérer sa venue ainsi ?

Il appelle les délogés qui sortent de la mort et nous, les vivants qui sommes fatigués dans les combats ; Il les retire de cet environnement de détresses, souffrances et peines qui sont notre part ici-bas. C’est ce que nous attendons, peut-être sera-ce aujourd’hui !  Nous sommes parfois si fatigués, des luttes aussi, Il nous appelle à Lui « venez à moi, vous avez combattu jusqu’à la dernière seconde, je vais vous prendre auprès de moi, vous m’accompagnerez comme vainqueurs, vous avez combattu pour moi dans les jours de détresses, peut-être même laissé votre vie pour moi, bientôt, je vais vous placer à mon côté, non plus comme souffrant et rejetés, mais comme vainqueurs qui règneront avec moi sur cette terre. »

C’est un encouragement dans ces jours où nous risquons d’être fatigués. Chers frères et sœurs, combattons encore un peu, aussi en pensant au chemin commun que nous suivons, être là pour le Seigneur, ne pas renoncer, continuer à ramer jusqu’à ce qu’Il nous retire de ce triste monde par Sa grâce et Sa miséricorde. C’est la perspective heureuse de ceux qui veulent être au côté du Seigneur, maintenant, ils partagent sa réjection, plus tard, ils connaitront le pouvoir avec Lui.

« … les morts en Christ ressusciteront premièrement » : Romains 8 nous parle des vivants en Christ, si je peux m’exprimer ainsi « il n’y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ». Ici ce sont les morts ; encore une fois, il s’agit de tous les saints depuis le début, aucun n’est exclu, ce n’est pas seulement la part des croyants du nouveau testament, ni seulement celle de l’église. Ce n’est pas bien de parler de l’enlèvement de l’église, nous utilisons souvent cette expression qui n’est pas fausse, mais pas suffisante, car ce n’est pas seulement l’église qui est enlevée, mais tous les saints. C’est donc mieux de parler de l’enlèvement des saints.

« … puis nous, les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l’air ». Les morts en Christ ressusciteront et nous, les vivants serons transmués et seront enlevés ensemble à la rencontre du Seigneur en l’air. Notre corps actuel ne peut pas hériter du royaume de Dieu. La chair et le sang ne le peuvent pas. « … les morts seront ressuscités incorruptibles et nous, nous serons changés », nous lisons cela dans 1 Corinthiens 15, versets 50 et suivants, et en  Philippiens 3 v. 21 :  « le Seigneur Jésus Christ transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire ». De nouveau, nous sommes étonnés de voir la similitude entre le Seigneur et nous. Apocalypse 12 nous parle de l’enfant mâle, image du Seigneur qui est enlevé vers Dieu et nous le serons aussi, tellement étroit est notre lien avec Lui.

L’expression « ravis ensemble » est particulièrement forte : elle signifie pris avec force pour être retirés de cette sombre vallée où il y a tant de soucis et de peines, pour quitter pour toujours ce lieu, éternellement délivrés de toutes nos souffrances d’ici-bas, définitivement éloignés de tous les soucis d’assemblées, en être à jamais déchargés, plus de maladies, de deuils, de larmes.

Pour aller à la rencontre du Seigneur en l’air. Nous trouvons l’expression « à la rencontre » trois fois dans le nouveau testament : Matthieu 25 v. 1 : « les vierges sortirent à la rencontre de l’époux » ;  Actes 28 v. 15 :  « les frères de Rome vinrent au-devant de nous » et ici dans notre passage avec chaque fois la même signification : ramener ceux qu’on a fait chercher à l’endroit d’où l’on était parti. Le Seigneur vient et nous amène au ciel d’où Il est venu, les frères de Rome vinrent à la rencontre de Paul pour le conduire dans cette ville et les vierges viennent à la rencontre de l’époux pour le reconduire dans la maison de l’épouse.

C’est la pensée : le Seigneur Jésus vient du ciel, dans les nuées où a lieu la rencontre. Il ne vient pas sur les nuées comme dans Matthieu 24 pour le peuple juif, ici, c’est dans les nuées, dans le domaine où le prince de l’autorité de l’air, Satan et les démons règnent selon Ephésiens 2 et 6. C’est là que le Seigneur va recevoir ses saints et l’Ennemi ne peut pas s’y opposer.

Que sera-ce quand nous serons avec Lui ! Quelle rencontre ! Le voir dans les nuées, traverser ce monde créé pour être éternellement dans la maison du Père. C’est l’avenir des enfants de Dieu. Voilà l’explication à la question des Thessaloniciens : être enlevés dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l’air.

« Et ainsi, nous serons toujours avec le Seigneur. ». C’est une pensée élevée que de pouvoir régner avec Christ, les combattants fatigués en ont la perspective, ils reviendront avec Lui pour régner dans le millénium Luc 19 v. 17 : « aie autorité sur dix villes », c’est la récompense qui est accordée au tribunal de Christ, elle est liée à l’administration dans le royaume. C’est un encouragement, mais le plus merveilleux, c’est d’être pour toujours avec le Seigneur, jouir de Lui éternellement, voilà la part des saints. Il n’y a rien de plus grand et le Seigneur veut aujourd’hui encore nous encourager par cette pensée, comme Paul en ce temps-là le disait aux Thessaloniciens « consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles ».

Je me réjouis de terminer ces réunions par cette pensée : levons les yeux en haut. Nous connaissons cette vérité du retour du Seigneur, mais l’attendons-nous réellement ? Avons-nous pensé que le Seigneur pourrait venir aujourd’hui ? Il a dit « je viens bientôt ». L’Esprit et l’épouse disent « viens ». Amen, viens, Seigneur Jésus. Nous voulons nous quitter avec ces mots, bientôt viendra le moment où nous n’aurons plus besoin de nous dire au revoir, quand nous serons éternellement auprès de Lui. Je souhaite que tous ceux qui sont ici aient cette perspective en partage. Et s’il y a encore quelqu’un qui ne possède pas cet avenir merveilleux, parce qu’il n’est pas venu au Sauveur des pécheurs, qu’il vienne à Lui aujourd’hui pour connaître cette part  merveilleuse dans la maison du Père. Quel bonheur d’être sauvé et quelles conséquences bénies !



[1] ou : exhorter, ou consoler.

[2] quelques-uns omettent propres.                       

[3] ou : de rien.

[4] ou : en.

[5] ou : de rassemblement.

[6] ou : la voix de l’archange.

[7] ou aussi : encouragez-vous ; comparer 5:11 et 2 Corinthiens 1:4.